Vous l’avez sans doute remarqué si vous me suivez sur la page Facebook, je rentre d’un roadtrip de 8 jours et 4.000 km. Si l’idée de voyager en voiture pour partir à la découverte de paysages (presque) désertiques était bien préparée depuis plus de six mois, la destination a, quant-à elle été décidée à la dernière minute…
Un voyage de dernière minute
Me serai-je dit : « Je ne prends pas de congé sur l’été, je me planifie des vacances fin septembre-début octobre et on verra bien où l’on va… ». Absolument pas! Je me préparais depuis des mois à partir à la découverte de grands espaces canadiens. J’avais organisé le roadtrip allant de Montréal à Niagara Falls. Je me suis équipée et entraînée pendant des mois à la photographie de paysages et animalière (j’avais changé de gamme d’appareil photo quelques mois auparavant) (d’où mon absence depuis plusieurs semaines) et jusqu’à la veille de mon départ j’y croyais encore.
Mais voilà qu’une grève des pilotes débute au sein de la compagnie avec laquelle je devais voyager, 10 jours avant la date de mon départ. Trois jours avant la date planifiée de mon vol, tous mes bagages sont prêts mais la grève continue et la peur de ne pas voyager m’envahit. Vingt-quatre heures avant le début de mon voyage, l’annonce tombe : le vol qui devait me conduire à ma destination de rêve est annulé. Commence alors un contre-la-montre dans lequel il faut décider rapidement entre :
– essayer d’être sur un autre vol de la même compagnie partant dans les 2 jours pour ne pas compromettre le circuit;
– annuler le transport par cette compagnie et trouver des billets de dernière minute;
– annuler le voyage.
J’ai tenté les 2 premières solutions avant de me résigner. Deux jours plus tard, je me suis mise en tête d’une nouvelle destination, l’âme amère.
Partir en avion ? Non merci; d’autant plus qu’avec la grève, les prix ont figurément (plus que) flambé . J’ai bien d’autres idées de voyages en tête, mais je n’avais pas prévu d’y aller à cette période; car mon unique volonté, c’était le Québec et l’Ontario…
Alors, alors, prenons la voiture et partons à la rencontre de températures encore estivales. C’est ainsi que je me suis rendue en Toscane en prévoyant un arrêt dans un parc national (français à défaut de canadien) : le Mercantour.
Les grands espaces du Mercantour
Les Alpes de Haute-Provence et le Mercantour, je ne connaissais pas du tout. Les routes en lacets et les cols d’hautes altitudes sont magnifiquement éclairés par des rayons de fin d’été qui colorent ces paysages d’une manière exceptionnelle. J’ai même crû, l’espace d’un moment, avoir été transportée dans les grands espaces nord-américains.
Trois jours ce fut court. Il me tarde maintenant d’y retourner pour découvrir d’autres paysages méconnus et splendides au détour de randonnées longues mais riches.
La campagne toscane
Mais voilà, puisque mon voyage au pays du froid avait été annulé et que l’été n’avait pas été bien chaud à Paris (à l’exception de quelques jours autour de fin juillet), j’étais décidée à « flâner » quelques jours dans une région chaude de l’Europe. C’est ainsi que je me suis dirigée vers la Toscane, attirée par le soleil, les collines, et la dolce vita…
De Pise, j’ai visité les coeurs historiques de Sienne et Florence et surtout parcouru la campagne toscane : la route du Chianti et la côte des Etrusques. Il m’a été en effet très difficile de m’attarder dans des villes pour visiter des musées alors que je ne pensais qu’à une chose depuis des mois : photographier de grands espaces et des paysages d’automne extraordinaires.
Comme mon passage dans le Mercantour, la visite de la Toscane fut rapide également, mais riche.
Un dépaysement
Partir à l’étranger n’était pas quelque chose de nouveau. En revanche, partir à l’étranger en voiture avec plusieurs points d’arrêts et loger chez l’habitant l’est. D’autant plus que j’ai commencé à apprendre l’italien la veille de mon entrée sur le sol italien. J’ai merveilleusement pratiqué ma capacité d’expression et aujourd’hui je suis capable de prononcer ces paroles :
« Buongiorno! Parla francese ? No? Parla inglese ? No ? Ah le français c’est mieux ?! Alors je vais parler en français! »
Au bout de deux jours, je donnais l’impression de parler italien couramment. Si Si ! Dans une épicerie d’un village du Chianti, les deux vendeurs se sont aperçus que j’étais française et que je parlais anglais. En italien, l’un d’eux me dit : Whaou! Tu parles français, anglais, italien ! » Alors je réponds – en italien – « Heu non! Je ne parle pas italien! ». Au bout de 3-4 jours, je comprenais assez bien ce qu’on me disait (plus d’une heure de conversation hachée avec mon hôte) et j’arrivais à prononcer quelques expressions en italien.
J’ai même appris différentes salutations. A Pise et à Sienne, on me disait « Bonjour » avec un « Buongiorno ». A Florence, j’ai eu droit à un « TCHO » (« Cio » prononcé « Tcho! »). Donc « Tcho » en arrivant et « Tcho » en partant. Au bord de la mer, sur la côte des Etrusques, j’entre dans une petite pizzeria. Le pizzaiolo, qui travaillait une énorme boule de pâte (il devait y avoir au moins 10 kg), se retourne et hoche la tête pour me saluer en disant « Avé ! ». L’espace d’une demi-seconde, je me suis demandée si je n’étais pas Cléopâtre et si le temps n’était pas figé à -30 avant J.C… Ne serait-ce pas ça le vrai dépaysement ?