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Treize mois. C’est je crois que le nombre de mois ininterrompu que j’ai passé en Normandie sans jamais en sortir. C’est aussi la plus longue durée pendant laquelle j’ai été privée de ma famille. Bien-sûr cette période aurait pu être plus courte, car le confinement du pays n’aura jamais été aussi long. D’autres circonstances sont venues s’ajouter…

Alors, quand on a l’habitude de découvrir un nouvel endroit tous les 3 mois, à faire tantôt un roadtrip dans un pays étranger, tantôt à se perdre dans une forêt tropicale dans les Caraïbes, comment fait-on pour « stationner » autant de temps au même endroit ?

J’ai dû d’abord me résigner à tourner en rond chez moi – comme beaucoup. Puis je me suis contentée de faire le tour extérieur de mon bâtiment – 300 mètres. J’ai abandonné le fitness dans mon salon et je me suis mise à courir autour de d’un étang. Ce tour là était un peu plus long: 500 m. Puisque je ne pouvais plus rester en intérieur, ce serait l’occasion idéale pour enfin continuer le jogging en plein hiver. Alors j’ai couru autour de cet étang, j’ai fait des tours et des tours – 5 km, 8 km, par temps frais, par temps froid, par temps pluvieux, sous la neige.

Finalement il m’a été possible d’élargir mon horizon au-delà de cet étang. C’est là que j’ai parcouru le plus de chemins possibles à travers l’Eure (département de Normandie). En marchant d’abord puis à vélo, en courant et même en kayak. A chaque voyage on se renouvelle mais j’ai appris que même si on ne voyage pas, on peut se renouveler avec un peu d’imagination. J’ai sillonné plusieurs fois les mêmes sentiers, parfois à moins d’une semaine d’écart. Et pourtant, il n’y avait pas une chose qui était pareille – le chant des oiseaux, la course du soleil à travers la canopée, les odeurs des plantes herbacées, l’oscillation des arbres due au vent, le craquement du bois, les nuances de vert tendre.

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